Archive for the ‘éducation’ Category

Les Français·es sont divisé·es!

samedi, 2 décembre 2017

L’écriture inclusive

Le très prestigieux Trinity College (de son vrai nom University of Dublin), berceau de Jonathan Swift, d’Oscar Wilde et de Samuel Beckett vient d’annoncer une décision importante : l’étudiant(e) de première année ou de deuxième année ne pourra plus se vanter du titre Junior Freshman ou Senior Freshman. Désormais il/elle portera le titre « Junior Fresh » ou « Senior Fresh ». La décision de supprimer la syllabe « man » vient du désir d’être plus inclusif. Selon Chris Morash, vice-Provost de Trinity College, c’est une réforme à la fois « petite mais importante » qui vise à rassurer tous les étudiants qu’ils sont tous « inclus », quelle que soit leur identité sexuelle.

Cette décision n’a pas fait l’unanimité des lecteurs du quotidien « The Irish Times ». Certains lecteurs se sont mis tout de suite à rédiger des lettres pour se moquer d’une tendance  qu’ils jugent trop « politiquement correcte ». Un lecteur s’inquiète pour le comté de Fermanagh, dans le nord du pays – si on supprime la syllabe man partout, est-ce qu’il faudra maintenant l’appeler Feragh ? Un autre lecteur se demande si l’instrument musical « mandolin » sera rebaptisé « dolin ». Cela me rappelle l’histoire (sans doute inventée) de la proposition  du conseil administratif de la ville de Chicago de transformer les « manhole covers – plaques d’égoût » en « personhole covers ».

En France aussi, depuis quelques années, l’inclusivité linguistique fait polémique. On reproche souvent à la langue française un certain sexisme grammatical : les jeunes élèves anglophones de douze ans sont souvent surpris d’apprendre qu’en français le masculin l’emporte toujours sur le féminin. Imaginons, par exemple, une classe de vingt-quatre filles et un seul garçon. « Ils sont sympa, ces élèves ! », se dit le professeur. Ou la professeur? Enfin, bref. Et parmi les chères têtes blondes qui ânonnent comme une ronde en apprenant leurs verbes : « je , tu , il, elle, nous… » il y a toujours une qui demande au prof/ à la prof : « Pourquoi on met toujours il avant elle ? » .

C’est pour lutter contre ces pratiques linguistiques que le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes a publié un « Guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe ». Selon le HCE, pour éviter le sexisme linguistique il faut faire trois choses :

  • féminiser les professions – professeure, auteure, pompière etc.
  • inclure les deux genres en parlant d’un groupe – Bonjour à toutes et à tous ! Les candidats et les candidates…
  • utiliser des termes neutres autant que possible – au lieu de dire « les droits de l’homme » il faudrait dire « les droits humains ».

La maison d’édition Hatier a trouvé une autre solution dans son premier manuel scolaire en écriture inclusive publié en  mars. Cela consiste à insérer la terminaison du féminin entre des points: Grâce aux agriculteur.rice.s, aux artisan.e.s et aux commerçant.e.s, la Gaule était un pays riche. L’avis de la plupart des médias ? Pas très pratique, pas très joli et, surtout, pas très lisible.  L’Académie française, dont la fonction est de protéger la langue française, l’a critiquée aussi. Elle a lancé un cri d’alarme : devant cette aberration « inclusive », la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures.

La réaction d’un ancien ministre de l’Éducation, Luc Ferry, sur Twitter  : « On aimerait savoir qui est le crétin ou la crétine qui a inventé une écriture inclusive imprononçable et en rupture avec toute la littérature. »

À vous maintenant…

Voici un extrait d’une émission de RTL où Margaux Collet parle de l’écriture inclusive:

  1. What does she say academicians and linguists have done in the past?
  2. What linguistic rule dates only from the seventeenth century?
  3. What does she say about trades and professions during the Middle Ages?
  4. What is the effect on women of constantly using masculine forms in writing and in speech?
  5. How are women depicted in school books today?

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Parler, c’est agir!

samedi, 11 novembre 2017

On parle depuis plusieurs années maintenant du harcèlement sous toutes ses formes : le harcèlement à l’école, le cyberharcèlement sur les réseaux sociaux et le harcèlement sexuel dans la rue et au travail. Mais les accusations récentes contre Harvey Weinstein, Kevin Spacey  et d’autres célébrités nous rappellent à quel point le harcèlement fait partie du quotidien de beaucoup de gens et à quel point la victime a souvent du mal à y résister.

Le harcèlement est, selon la psychanalyste Marie-France Hirigoyen, une « conduite abusive qui se manifeste notamment par des comportements, des paroles, des gestes, des actes, des écrits pouvant porter atteinte à la personnalité, à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychologique d’une personne ».

À l’école, le harcèlement peut se manifester par des brimades, des insultes ou la violence physique. À l’école primaire en France, on estime que 12 % des élèves sont touchés par le harcèlement, dont 5 % de manière « sévère à très sévère ». Au collège ce chiffre tombe à 10 % et au lycée « seulement » 3,4 % des élèves se disent être victimes du harcèlement. En Irlande, en revanche, des études menées par l’ISPCC, la société pour la protection des enfants, indiquent que 25% de collégiens et de lycéens ont été victimes du harcèlement. Peu importe les pourcentages : pour tous ceux qui subissent le harcèlement de façon régulière, l’école devient un calvaire et la vie devient vite insupportable – tellement insupportable que certaines victimes sont poussées au suicide.

Pour des raisons inconnues, les filles sont victimes du cyberharcèlement plus souvent que les garçons. Une étude suisse  montre que 58% des filles affirment être victimes d’insultes, de moqueries et de menaces sur internet et par téléphone contre 42% des garçons. En mars 2017, Orlane, une Française âgée de 13 ans, s’est suicidée en se jetant du 7e étage de l’immeuble où elle habitait. Selon la police, elle aurait  reçu des appels ou des messages menaçant de poster des photos compromettantes d’elle sur les réseaux sociaux.

Qu’il s’agisse de Hollywood ou de son lycée ou collège, le seul moyen de lutter contre le harcèlement c’est de « briser la loi du silence ». Autrement dit, il faut faire comme les acteurs et les actrices de Hollywood qui ont dénoncé Weinstein et Spacey – il faut prendre la parole. Il faut parler à quelqu’un – le silence c’est une prison.

À vous maintenant…

Écoutez cet extrait de la vidéo ci-dessus et répondez aux questions…

  1. How many pupils are victims of bullying every day in France?
  2. When did this girl’s nightmare begin?
  3. How long did her ordeal last?
  4. What kind of things did her aggressors say to her?
  5. What effect did it have on her?

 

Le stress…

dimanche, 23 octobre 2016
frightened student before an exam

Le stress des examens

 

Vous êtes en terminale et un beau jour, comme ça, sur un coup de tête, vous décidez que vous aimeriez étudier le droit, la psychologie ou la médecine? Bravo, une très bonne décision: c’est toujours bien d’exercer un métier où l’on peut aider les autres –  et en même temps gagner beaucoup d’argent.

Le seul petit bémol c’est que l’année dernière vous n’avez pas du tout travaillé et malgré tous les efforts de vos profs vous avez raté la plupart de vos matières aux examens d’été. Les maths, la chimie et même le français sont des mystères que vous ne percerez jamais. Oui, d’accord, cette année vous travaillez comme un fou, souvent jusqu’à minuit; vous vous levez à sept heures tous les samedis mais votre conseiller d’orientation craint que ce ne soit trop tard. Obtenir 550 points? Pas évident! Résultat? Pour la première fois de votre vie, vous êtes stressé!

Qu’est-ce que le stress?

Les examens sont stressants et tout le monde fait des cauchemars de temps en temps – nous sommes tous inquiets la veille d’un examen important. Mais quand on fait des cauchemars chaque nuit ou quand on n’arrive plus à manger correctement, voilà un signe qu’on est stressé. Selon un expert, Patrick Légeron, le stress « est une réaction biologique bien réelle à une stimulation extérieure physique, psychique ou sensorielle…L’examen symbolise la première grande demande de reconnaissance sociale et académique à ses pairs…il marque l’entré dans la vie sociale, universitaire ou professionnelle. Il représente une sorte de passage initiatique à la vie adulte. » L’important c’est de savoir distinguer entre le bon stress (celui qui nous motive à travailler) et le mauvais stress (celui qui nous empêche de dormir et de manger correctement).

Et comment rester zen face aux pressions des examens? Trois conseils:

  1. Il faut relativiser: rater un examen n’est pas la fin du monde. Einstein en a raté beaucoup; W.B. Yeats a été refusé par Trinity College. Tous les deux ont gagné le prix Nobel. On peut réussir sa vie sans examens.
  2. Il faut équilibrer: travailler, dormir, manger une alimentation saine et faire du sport.
  3. Il faut planifier: il est important de se donner des objectifs précis et de procéder étape par étape. Ne jamais essayer de tout faire en même temps.

 

 

À vous maintenant…plus lentement

  1. What sentence can provoke stress?
  2. What three physical activities are suggested to combat stress?
  3. What is tip no.4?
  4. What is the last piece of advice in tip no.3?
  5. What should we imagine after closing our eyes?
  6. Why should we accept fear?

Avez-vous le swag?

samedi, 1 novembre 2014

dictionary

 

Les langues évoluent et changent tout le temps. Nous savons tous que les Anglais ne parlent plus l’anglais exactement comme il se parlait au temps de Shakespeare et nous sommes tous d’accord que  lire Othello ou King Lear au vingt-et-unième siècle pose quelques difficultés pour la plupart des lecteurs. Naturellement, le français ne fait pas exception à cette règle linguistique. Comme en anglais, chaque nouvelle génération de francophones invente son propre vocabulaire, ses propres expressions et ses façons de s’exprimer et, du coup, il peut y avoir souvent des difficultés de compréhension entre parents et enfants. Un reportage hier soir sur France2 (au Journal de 20 heures) sur la publication du Dictionnaire ados français a révélé quelques expressions que ni les Français ni les étrangers qui étudient le français apprennent à l’école.

Commençons par ‘avoir le swag‘: pas trop difficile pour les adolescents anglophones puisque c’est un emprunt à l’anglais et beaucoup d’entre eux l’emploient déjà. Son origine est sans doute le mot anglais ‘swagger’ ce qui se traduit par ‘se pavaner’, ‘fanfaronner’.

 

Ce monsieur, âgé d’une soixantaine d’années et doté d’un sens de l’humour, est incollable. Pour lui, ‘swag’ est un adjectif:

 

Ensuite, le mot ‘sosse‘. Pour cette mère d’une cinquantaine d’années, le mot, ou plutôt le son, ne signifie qu’une chose:

Mais pour sa fille adolescente, ‘sosse’ veut dire:

Et maintenant l’explication de l’origine du mot:

 

Parmi les mots qui figuraient sur la couverture du livre ou dans le reportage, on retient les suivants que j’ai mis dans des phrases qui expliqueraient leur sens:

  • cassos – C’est un vrai cassos ce mec. Il ne travaille jamais et il boit et il fume.
  • boloss – Regarde ce gros boloss! Il ne sait pas s’habiller, et parle trop fort.
  • chanmé – Il est chanmé, le nouveau film de Ryan Gosling.
  • bader– Ma petite amie parle trop à Pierre. Ça me fait bader.
  • dar – Avec tous les examens c’est dar en ce moment! OU La fille que j’ai vue avec Pierre, elle était trop dar !

Essayez de trouver le sens en lisant la phrase. Vous trouverez les définitions ci-dessous – mais pas dans le bon ordre.

>méchant, vicieux ou impressionnant, appréciable. Synonyme de terrible.

>difficile ou bien.

>désigne une personne présentant des difficultés sociales ou économiques : un cas social.

> stresser, inquiéter, angoisser

> individu qui n’a pas de style, pas très intelligent

 

Merci à FRANCE2

Pour lire plus: Le dictionnaire de la Zone OU

http://www.20minutes.fr/insolite/1472207-20141031-trop-swaggrave-seum-dico-comprendre-ados

 

 

 

Roussisme = Racisme

jeudi, 28 août 2014
Karen Gillan - rouquine et fière de l'être

L’actrice Karen Gillan – rouquine et fière de l’être

Existe-t-il une nouvelle forme de discrimination? Nous connaissons tous ce que c’est le racisme mais c’est quoi exactement le roussisme? Le  racisme c’est la discrimination contre les personnes d’une race ou d’une nationalité différente, alors que le roussisme c’est la discrimination contre celles qui ont les cheveux roux. Noël dernier en Angleterre, Tesco était coupable  de roussisme en vendant des cartes de vœux qui montraient le père Noël avec un petit garçon roux sur les genoux et un slogan: «Le Père Noël aime tous les enfants – même les roux! ». Amusant? Non, pas vraiment  – substituez le mot « noir » ou « myope » au mot « roux » et vous voyez un peu l’effet. Après des milliers de plaintes, Tesco a décidé de retirer les cartes.

Le politiquement correct  interdit les blagues sur les noirs, les belles-mères et les blondes mais, apparemment, il reste toujours les roux. Il paraît que, depuis plus de vingt ans, cette forme de discrimination devient de plus en plus fréquente partout dans le monde  – à un tel degré que maintenant les roux organisent des conférences avec l’objectif de rendre fiers ceux qui sont roux et de lutter contre les brimades et les insultes dont ceux dotés de cheveux roux font souvent l’objet. En Irlande, où les roux représentent 10% de la population, plus de 2.000 personnnes se sont rassemblés le weekend dernier à Cork pour la quatrième Redhead Convention où ils se sont amusés à jeter des carottes, faire du speed-dating et élire un roi et une reine.

GingerBeard

Pendant les années soixante et soixante-dix, presque toutes les cartes postales vendues en Irlande étaient produites par la compagnie John Hinde. La plupart du temps, elles représentaient une Irlande rurale, peuplée de paysans qui récoltaient la tourbe avec leur âne et qui avaient tous les cheveux roux. Voici la carte postale la plus connue qui a rendu mondialement célèbres Paddy ‘Red’ Lydon et sa soeur Mary, nés dans le petit village de Letterfrack dans le Connemara. Paddy est décédé en 2013 à soixante-cinq ans. Selon ses voisins, c’était un homme tranquille et paisible, pas du tout le stéréotype du rouquin agressif et tempestueux.

Paddy 'Red' Lydon et sa soeur Mary

Paddy ‘Red’ Lydon et sa soeur Mary

Malheureusement, le roussisme peut avoir des conséquences tragiques. Certains roux se sentent souvent tellement stigmatisés qu’ ils sont poussés jusqu’au suicide. En France en février 2013, un garçon de 14 ans, victime de harcèlement à l’école pendant des mois a décidé de mettre fin à ses jours. Ses parents portent plainte contre le collège et l’accusent d’être resté sourd « au signal d’alarme ».

À vous maintenant…

Merci à RTL.

  1. How long did the girl know the victim?
  2. What question does the interviewer put concerning ‘mocking’ or teasing?(Souffre-douleur = victime)
  3. What did the victim do to avoid being picked on?
  4. Name three forms of bullying that the victim was subjected to.

« Briser la loi du silence, c’est le seul moyen de combattre le harcèlement à l’école ». Qu’est-ce que vous en pensez? (90 mots)

 

 Une belle chanson en gaélique, Cailín Rua, « La fille aux cheveux roux » chantée par Skara Brae. Paroles en anglais et en gaélique.

 

 

 

Neknomination vs smartnomination

mardi, 25 février 2014

 

DrinkvsFood

Nous connaissons tous la biture express (ou, plus correctement     « la beuverie express » selon un avis du Journal officiel du 28 juillet 2013): la pratique, malheureusement très répandue chez les jeunes, qui consiste à boire autant d’alcool que possible aussi vite que possible. Ou si vous préférez la définition officielle: «Absorption massive d’alcool, généralement en groupe, visant à provoquer l’ivresse en un minimum de temps. »

Mais avec un nouveau phénomène, neknomination, les Australiens ont poussé la beuverie express à l’extrême en introduisant deux nouveaux éléments: le narcissisme et le défi.  Narcissisme, parce qu’on se filme en train de boire des quantités énormes d’alcool – souvent jusqu’à un demi-litre de vodka ou trois litres de bière d’un seul coup – et puis on met la vidéo sur sa page Facebook.  L’élément du défi vient du fait que la deuxième étape de ce jeu consiste à défier trois personnes d’en faire autant dans les vingt-quatres heures qui suivent. Bien sûr, c’est une activité aussi dangereuse que débile et la neknomination est déjà liée à deux morts en Irlande. Au début du mois de février un jeune étudiant de Carlow, âgé de dix-neuf ans, ayant relevé le défi de ses camarades, a bu un mélange de bière et de vodka et puis s’est jeté nu dans une rivière près de chez lui. Son corps a été retrouvé le lendemain matin.

Mais les Français, eux, viennent de livrer bataille contre cette pratique dangereuse avec une nouvelle arme: « la smartnomination» . Selon Le Nouvel Observateur, « l’initiative a été lancée par Julien Voinson, commercial et photographe. Désigné pour participer à une neknomination, il a choisi de changer les règles du jeu. Fini l’alcool, le jeune homme de 23 ans défie ses amis d’effectuer une bonne action. Et ce, toujours en moins de 24 heures, créant ainsi une chaîne de solidarité. Dans une vidéo publiée le 12 février sur YouTube, on le voit en train de distribuer des hamburgers et des bouteilles d’eau à des sans-abri.’Quitte à être nominé, autant faire quelque chose qui soit intelligent et utile !’, explique-t-il sur Facebook. »

Voici une vidéo d’un autre jeune homme qui explique comment c’est facile de ne pas participer à neknomination et de faire une bonne action (la tise, c’est l’alcool):

Plus lentement, s’il vous plaît…

À vous maintenant…

Philippe Bouvard and his guests discussed neknomination on his programme, Les Grosses Têtes, last week.

  1. What two categories of people should be careful of this new ‘game’?
  2. What is the second stage of this ‘game’?
  3. What, according to one of the speakers, is the purpose of this activity?
  4. Why do young people drink more now than when the guests were young?
  5. What joke is made about the early age at which one of the guests says he started drinking?
  6. What type of drinks are singled out for criticism?

Qui aime bien châtie…comment?

samedi, 14 septembre 2013
Steen_schoolmaster

Le Maître d »école de Jan Steen (1665)

« Qui aime bien châtie bien », selon le vieux proverbe. Mais comment châtir? Un scénario qui peut-être ne vous est pas étranger: vous avez « oublié »  vos devoirs pour la énième fois depuis le début du trimestre et votre prof n’est pas content. Sa sanction préférée: deux heures de colle pendant lesquelles vous devez recopier des listes interminables de verbes irréguliers. Vous savez que vous auriez dû faire vos devoirs et vous êtes d’accord pour accepter une punition mais vous n’avez pas trop envie de gaspiller deux heures non plus dans la salle de surveillance. Votre prof, quoique sévère, reste néanmoins raisonnable et vous voulez lui proposer d’autres sanctions qui soient plus constructives. Mais existe-il d’autres moyens efficaces de sanctionner des élèves qui ne font pas leur travail?

En Irlande, au bon vieux temps, la seule sanction qui existait était le châtiment corporel. Tout le monde – les paresseux, les cancres, les retardataires et les chahuteurs – avaient droit de temps en temps à une bonne gifle, une fessée ou  un coup de lanière. Et comme dirait votre grand-père: « ça n’a jamais fait de mal à personne ». Je n’en suis pas convaincu, mais même si le châtiment corporel est maintenant interdit dans la plupart des pays européens, il reste toujours une option dans certains pays, notamment aux États-Unis où dix-neuf états (dont la majorité sont dans le sud) pratiquent toujours des coups de baguettes, dits « paddles ».

paddle

Proviseur d’un lycée à Texas armé de son paddle (NYT)

Le Commissaire aux droits de l’homme n’est pas convaincu de son efficacité, non plus:  [le châtiment corporel est]… tout châtiment dans lequel la force physique est employée avec l’intention de causer un certain degré de douleur ou de gêne, même légère. Le plus souvent, cela consiste à frapper (« corriger », « gifler », « fesser ») un enfant de la main ou avec un objet : fouet, bâton, ceinture, soulier, cuiller de bois, etc. Mais cela peut aussi consister, par exemple, à lui donner des coups de pied, à le secouer ou à le jeter par terre…,De l’avis du Comité, le châtiment corporel est invariablement dégradant.

Le châtiment corporel est interdit en France depuis 1887 mais en Irlande seulement depuis 1982. En France, depuis la rentrée 2011, les écoles adoptent un système de TIG (travaux d’intérêt général) où les élèves restent au collège un mercredi après-midi ou doivent venir un samedi matin pour nettoyer la salle de classe ou pour ramasser des papiers. Selon un décret du ministère de l’Education nationale, un travail d’intérêt général est « une peine infligée en réparation. Dans le cas des TIG au collège ou au lycée, l’élève doit réparer sa bêtise (nettoyer les tags) ou y réfléchir (par exemple en se rendant au sein d’une association de lutte contre le racisme en cas de propos racistes): des sanctions qui se veulent plus intelligentes et constructives que les heures de colle ou l’exclusion.»

À vous maintenant…

Écoutez cet extrait de l’émission Les Grosses Têtes où un invité parle de ses souvenirs d’école:

  1. Who is the guest talking about?
  2. What did this person do with his index fingers?
  3. What did he do with his thumbs?
  4. What did he do next?
  5. How did he justify this form of punishment?
  6. What does the speaker remember most vividly?
  7. How does he describe the whole experience?

Merci à RTL.

Production Écrite:

Vous ne voulez pas faire les cent lignes que votre professeur vous a demandé de faire. Vous décidez de lui écrire un petit mot (poli) pour lui expliquer pourquoi et vous suggérez une autre sanction.

 

Vous avez dit stressant?

dimanche, 9 juin 2013

Nous sommes en pleine période d’examens alors naturellement le soleil brille comme si on était sur la Côte d’Azur. Pour les 58.000 candidats au Leaving Certificate 2013 les épreuves ont démarré mercredi le 5 juin. Bien sûr, c’est stressant et c’est fatigant mais les jeunes Irlandais ne sont pas les seuls Européens à subir un examen exigeant. Comme nous rappelle une lettre publiée dans le Irish Times, les Autrichiens ont leur Matura, les Allemands leur Arbitur, les Italiens leur Maturità, les Écossais leur Highers et, bien sûr, les Français ont leur Baccalauréat.

bac

Stressant? Vous avez dit stressant? Le Baccalauréat  2013 commence le 17 juin avec l’épreuve de philosophie – qui dure quatre heures. Tout le monde sait que depuis Voltaire et Descartes la philosophie est un élément essentiel de la culture française… mais quand même, quatre heures de philosophie! Et à quelle sorte de question peut-on s’attendre?  « Je verrais bien un sujet autour de l’art, le beau et le laid. Quelque chose comme “Le rôle de l’art est-il d’exprimer le beau ?” “Une œuvre d’art peut-elle être laide ?”, ou encore Toute beauté est-elle nécessairement artistique ?” » , dit Francis Métivier, professeur, blogueur sur La philo zen, la philo j’aime et auteur de Rock’n philo.

Eh oui, en France, ça ne rigole pas. Comme en Irlande, le bac c’est le passeport aux études universitaires et un moyen de grimper l’échelle sociale. Donc, les parents poussent leurs enfants dans la bonne direction: cette année il y a 650.000 candidats au bac dont 50% ont des parents qui ont quitté l’école sans passer, ou sans obtenir, le bac. Comme partout, certains disent qu’avec l’augmentation du nombre de candidats il y a aussi une perte de prestige et que le bac est plus facile qu’avant. Ces dernières années il y a un taux de réussite d’environ 85% alors que pendant les années soixante-dix le taux de réussite se situait autour de 67% – alors, soit les élèves sont plus intelligents qu’il y a quarante ans, soit l’examen est devenu plus facile.

L’impartialité des correcteurs du bac est à la fois sa force mais aussi sa grande faiblesse. Prenez le cas de René Buffière dont l’histoire est émouvante. En 2012, à 87 ans, il a pris la décision de passer son bac pour deux raisons: pour qu’on arrête de le  « prendre pour un imbécile », mais surtout, pour rendre hommage à son fils Daniel, tué en 2004. Malheureusement, malgré tous ses efforts, René n’a pas réussi à obtenir son bac: «J’ai voulu montrer que je tenais jusqu’au bout car le matin se lever à 5h30 et rentrer le soir à 18h pour dîner, c’est long» , a-t-il déclaré, ajoutant qu’il avait été très «stressé» durant les épreuves.

René Buffière (87 ans) AFP

René Buffière (87 ans) AFP

Malgré tout, René Buffière a tenu à marquer le coup en buvant du champagne avec les pensionnaires et le personnel de sa maison de retraite, pour les remercier de leur soutien. «Moi je pensais leur faire cadeau de ce diplôme, tout le monde aurait été heureux» a-t-il regretté (Le Figaro).

 

À vous maintenant…

Listen to this extract from RTL’s Les Grosses Têtes where Philippe Bouvard (83 years old and still presenting France’s most popular radio programme five days a week) talks about an elderly candidate in this year’s Baccalauréat.

  1. What age is the ‘doyen’ (oldest person) sitting this year’s Bac?
  2. Why couldn’t he speak to Bouvard on the phone?
  3. What does one of the guests say the ‘doyen’ will be able to find now?
  4. What special studies has he already undertaken?
  5. How does Bouvard put an end to the irreverent remarks made by some of the guests (and himself)?

Comment tricher aux examens

samedi, 11 mai 2013

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C’est bientôt l’été et qui dit été dit examens. Et qui dit examens dit triche. Oui, la période des examens approche et même si la plupart des élèves s’y préparent honnêtement en travaillant jour et nuit, il y a chaque année un certain nombre de petits malins qui préfèrent consacrer leurs temps à affiner leurs astuces pour tricher. Selon une étude effectuée par letudiant.fr, 70% des élèves français reconnaissent avoir triché au moins une fois pendant leur scolarité. En 2010, 272 cas de fraude ont été détectés au baccalauréat sur 598.321 élèves, soit  un taux de 0,05%, ce qui ne paraît pas énorme.

En Irlande dans la même année, en revanche, on a recensé 83 cas de fraude sur 58.000 candidats, soit 0.14% – c’est-à-dire près de trois fois le taux français. Un sondage (pas très scientifique) à ce sujet  réalisé auprès de mes élèves de terminale il y a  quelques années  a suscité les réponses suivantes: « Mais qui n’a jamais été tenté de glisser une petite antisèche dans sa trousse avant une épreuve? »; « Ça ne fait de mal à personne, c’est tout à fait naturel d’essayer de tricher »;  « Que celui qui est sans péché jette la première pierre…»

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Oui, je sais. En France, si vous êtes pris la main dans le sac vous risquez des sanctions dont la sévérité varie selon la gravité de votre « crime ». Votre épreuve sera annulée, vous passerez devant une commission disciplinaire et, dans les pires des cas,  vous risquez une interdiction de passer à l’enseignement supérieur durant trois ans et des amendes. Le délit de «substitution d’identité», le plus grave, est passible de prison et de 45.000 euros d’amende. Comme dit le journal Libération, qui s’adresse aux  « vrais jumeaux tentés pour faire passer l’épreuve de maths par leur moitié experte en algèbre: Pas de bac, pas de fac, pas de taf… et pas de chocolat. » En Irlande, en principe, on risque deux ans de prison et/ou une amende de 5.000 euros mais, en réalité, les peines sont souvent moins lourdes. Deux élèves d’un lycée pas loin de Dublin, trouvés coupables de substitution d’identité lors de l’épreuve de physique au Leaving Certificate en 2008, n’ont écopé que des amendes de 200 euros.

Aux bonnes vieilles méthodes tant aimées par nos grand-parents, comme l’antisèche cachée aux toilettes ou dans ses chaussettes, viennent s’ajouter maintenant, grâce à la nouvelle technologie, les tablettes, les smartphones, les oreillettes et les SMS. En France en 2011, 50% des tricheries impliquaient un téléphone portable, ce qui explique la décision d’installer des détecteurs de portables dans les centres d’examens.

cheat bac Capture

À vous maintenant…

Many attempts to cheat in exams don’t work out too well. Listen to his report from RTL on how various students were caught and answer the following questions:

  1. Where did the first pupil place his cheat notes?
  2. What did he not realise?
  3. Where did the second pupil place his notes?
  4. What mistake did he make?
  5. What was the third pupil’s method of cheating?
  6. How was he caught?
  7. What penalty can cheaters receive?

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